L’université et la faculté des lettres déplorent le décès brutal de Pierre du Bois, longtemps professeur associé à la faculté des lettres de l’Université de Neuchâtel. Pendant des années, Pierre du Bois a enseigné l’histoire contemporaine, celle d’après la Seconde Guerre mondiale, aux étudiants en histoire et en journalisme.
Professeur à l’Institut de hautes études internationales de Genève et à la Diplomatische Akademie de Vienne, il donnait ses cours à Neuchâtel avec l’autorité d’un spécialiste renommé. Il était de ces professeurs trop rares qui aiment enseigner. A cette compétence, il joignait le don de la vie et une très forte présence. Ancien journaliste de radio, il savait comment captiver un auditoire, et les journalistes se souviennent des fresques magistrales qu’il faisait défiler devant eux. Son propos, émaillé d’humour et empreint d’une profonde chaleur humaine, était rehaussé par une vaste culture : il était un lecteur passionné, découvreur des aspects les plus originaux des littératures occidentales, par ailleurs admirable connaisseur des civilisations de l’Europe orientale, notamment de la Roumanie, d’où venait sa femme. Un tel bagage lui permettait de replacer la construction et l’unification européenne, dont il était un grand spécialiste, et à laquelle il croyait de toutes ses fibres, dans une perspective large et nuancée, tranchant avec l’atlantisme qui a longtemps baigné son histoire.
La mort l’a atteint en plein élan créateur, alors qu’il préparait un livre sur l’histoire de l’euro. Elle nous prive, nous historiens et politologues neuchâtelois, d’un ami. Nous sommes dans la douleur avec Ina, sa femme chérie.
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