C’est avec une infinie tristesse que nous avons dû prendre congé, le 23 juin dernier, du Professeur Pierre du Bois, décédé soudainement à l’âge de 64 ans. Il était membre du corps enseignant de l’Institut universitaire des hautes études internationales (HEI) depuis 1992, professeur invité à l’Université Rober Schuman (Strasbourg), à la Diplomatische Akademie (Vienne) et à la Fondation européenne Titulescu/Ministère des Affaires étrangères de Roumanie, ainsi que président de l’Association Rencontres Suisses – Treffpunkt Schweiz de 1996 à 2001.
Toutes celles et ceux qui ont eu le privilège de l’approcher garderont de lui le souvenir d’un homme d’une vaste culture, mais aussi d’une grande gentillesse, délicatesse et gaîté. Lors de la cérémonie d’adieu le 28 juin, ses anciens collègues d’études, le Conseiller fédéral Pascal Couchepin et l’ancien Conseiller d’Etat et Conseiller national Philippe Pidoux, ont relevé ses qualités de coeur et d’esprit, rendant cette cérémonie particulièrement déchirante et chaleureuse tout à la fois.
Ses domaines de recherche ont porté sur l’intégration européenne, les relations Est-Ouest, les relations économiques internationales et les relations extérieures suisses. Il a publié notamment : « La Suisse et l’Espace économique européen » et « Alémaniques et Romands entre unité et discorde ».
Pour les Rencontres Suisses il fut un digne successeur du Professeur Jean-François Bergier, poursuivant une analyse critique, mais admirative, de l’évolution de notre pays. A cet égard il écrivait en 2001 : « Même érodée, son identité, résiste à l’uniformisation. Fondée sur des équilibres presque institutionnalisés, sa légendaire stabilité politique continue ainsi de faire sa force dans la concurrence entre les nations. La démocratie directe, aussi déroutante soit-elle, demeure exemplaire. L’économie, malgré les ombres du tableau, conserve solidité, efficacité et crédibilité. Sonderfall ? Normalfall ? Au fond, devant les défis de l’avenir, c’est du dialogue constructif entre la permanence et le changement, entre la tradition et le renouvellement, que dépend le destin de la Confédération ».
1re année, No 2, Octobre 2007